JACQZ Hélène
Hélène Jacqz est née à Paris en 1964. Elle grandit à Fontenay-aux-Roses et emménage à Paris en 1982. Elle intègre les Beaux-Arts de Paris en 1986, dessinant beaucoup d’après nature et au Louvre, admire les Nabis. Elle obtient le diplôme des Beaux- Arts en 1991, puis bénéficie de deux bourses (Fulbright et Lavoisier) 1991 et 1992 pour étudier à la Parsons School of Art de New-York. Retour en France en 1996. Elle travaille dans son atelier de Montrouge.
Un moment essentiel des années de jeunesse d’Hélène Jacqz aux Etats-Unis, fut sa rencontre avec le Jazz. Elle y a trouvé un écho à son travail pictural, la recherche de cet équilibre fragile entre liberté́ et contrainte qu’on appelle l’improvisation. Le Jazz se déroule dans un temps, sur un tempo déterminé́ et joue avec les harmonies et la sonorité́. La peinture se déploie dans l’espace limité du tableau et jongle avec les formes et les couleurs. L’action painting américaine, comme le tachisme et la peinture gestuelle en Europe sont d’ailleurs des phénomènes exactement contemporains du Jazz et comme lui constituent un langage qui ne cesse depuis de nous forger de nouvelles histoires.
Comme dans le jazz la pureté́ du son, dans la peinture gestuelle, la rapidité́ et la simplicité́ du mouvement ne s’acquièrent qu’au terme d’un long et patient apprentissage. Et à cet égard, il n’est pas indiffèrent de savoir qu’Hélène Jacqz au sortir des Beaux-Arts, pouvait peindre à la perfection de petites natures mortes à la Vuillard.
Mais loin des carcans académiques, elle a fait exploser la couleur dans un lâcher-prise total ou la liberté́ d’expression prend alors son envol. Elle nous fait découvrir des rivages inconnus. Les mots du quotidien semblent d’ailleurs trop maladroits et lourds pour les peintures d’Hélène Jacqz. Quand on veut en parler, on a l’impression d’avoir des sabots aux pieds alors qu’il faudrait valser, tourbillonner, s’envoler. Tout y est upside down, way in et way out. C’est la version abstraite du topsy-turvy ! Des jaunes, des bleus, des rouges, des mauves et des blancs d’une pureté́ confondante, qui dansent ensemble, s’entrechoquant parfois mais sans jamais s’écraser, sans perdre leur individualité́. Jusqu’aux fines gouttelettes aspergées qui forment le cercle parfait d’un anneau de fumée! Ses toiles sont habitées par le rythme et la lumière. Si vous croyez que j’exagère, allez-y, regardez. Et comparez. Peu de peintres savent allier, avec autant de sûreté, l’équilibre et le déséquilibre, la construction et l’abandon à l’impulsivité.
Marc Albert Levin
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2017